21.06-30.06.2018
Présentation des projets artistiques
réalisés avec le public en 2017-2018
Cette année Mémoire de l'Avenir a conduit 20 projets en île de France, dans les écoles primaires au sein du dispositif TAP, aux collèges, au sein de dispositifs d'insertion professionnelle, dans les centres sociaux, en milieu carcéral.
Mémoire de l'Avenir collabore également chaque année avec l'école Anna-Schmidt à Francfort et les professeurs Dorle Schmidt & Kathrin Höhne; et en Turquie avec l'association D-Atelier dirigée par Alp Gani.
Chaque projet a eu pour vocation d'utiliser l'art comme un outil réflexif sur le monde, à travers des thématiques sociétales, culturelles, des questions mémorielles individuelles et collectives..., afin d'amener chaque particpant à développer un regard positif, poétique sur lui même et sur l'autre.
Au coeur de ces projets, la créativité et l'inventivité sont également pour nous des enjeux importants dans l'acquisition des savoirs et de la confiance en soi, moteurs essentiels de la réussite personnelle.
ÉMERVEILLEMENT
MOMENT OU ÉTAT, BOULEVERSEMENT, L’ÉMERVEILLEMENT DÉPEND DE L’ÉTONNEMENT VÉCU.
Il ne s’agit aucunement de quelque naïveté teintée d’idéalisme. Pour Socrate, l’émerveillement est même à l’origine de la sagesse, et donc de la quête philosophique. En effet, sans étonnement, sans émerveillement, nulle pensée ne peut se déployer. L’étonnement est à la base de toute recherche du vrai, de la vérité, de l’authenticité.
Dans une société où tout est calculé, maîtrisé, intellectualisé, matérialisé, où tout doit être rentable et efficace, l’émerveillement nous invite à vivre une possibilité poétique : il permet l’irruption de l’inattendu, de la surprise… A condition de prendre le temps de ralentir. C’est aussi, en quelque sorte, un retour à l’enfance ; et donc rempart face à l’aigreur, à la fatigue, à l’inquiétude ou à la superficialité.
L’émerveillement est aussi résistance à l’indifférence au monde et aux autres : prise de responsabilité, affirmation de la nécessité de justice et de l’éthique. Il n’est pas question de nier les réalités parfois tragiques de la vie, mais de les accueillir avec humanité et bienveillance, de s’engager aussi en faveur d’un monde plus équitable, qui envisage la différence et la diversité comme un enrichissement.
Il s’agit aussi de renouer avec l’intelligence émotionnelle : par une capacité d’attention, d’écoute et de présence : au fond, la chose la plus simple et la plus banale au monde peut se révéler extraordinaire. La vie n’est-elle pas faite de coïncidences, de signes, et de hasards ? Simplicité de l’émerveillement, éphémère, gratuit et désintéressé : seul le moment vécu au présent compte.
Dans l’émerveillement, il y a « merveilleux », et donc l’idée du beau, de l’imaginaire, du mystère, et ainsi, forcément : les Arts. Car les arts, tout comme la nature du reste, n’est-il pas le lieu privilégié de l’expérience de l’émerveillement ?
Choc, bouleversement ou éblouissement esthétique, l’art a la capacité de provoquer ce bref moment durant lequel il n’y a plus de distinction entre le sujet et l’objet, où l’on sort de soi, dépassant les limites de son ego, dans un mouvement d’ouverture pleine au monde et à la vie. Apprivoisant les angoisses et les peurs qui sont siennes et celles de l’humanité, l’artiste est susceptible de rendre espoir. D’ajouter de la vie à la vie : d’engendrer un surcroit de vie.