Le projet d’exposition a commencé son voyage exploratoire en 2021, au Musée des Artistes à Givatayim en Israël. Ce premier volume intitulé "On the table " - " Crossed perspectives for a new vision of Morocco " a été initié par Rafi Barbibay, artiste et commissaire d'exposition israélien d'origine marocaine et réalisé en collaboration avec l'artiste israélien Doron Polak, conservateur du Musée international des artistes en Israël, depuis 1993 et co-commissaire du projet.
L’idée de cet événement pluridisciplinaire s’est développée suite à la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc et à l’ouverture d’un programme d’événements culturels entre Israël, le Maroc et la France. L’intention de ce premier volume était de proposer une vision plus complexe, plus riche de la culture marocaine dans son ensemble et de la culture juive originaire de ce pays. L’exposition et la série de conférences entre artistes et chercheurs avait pour but d’essayer « de comprendre les liens profonds qui les relient au passé non-dit, au présent visible et aux aspirations futures». Rafi Barbibay
L’exposition à Mémoire de l’Avenir souhaite élargir géographiquement ces questionnements au Maghreb et à l’Europe. Dans un contexte politique et sociétal de rejet grandissant, en Europe et en France particulièrement, des politiques migratoires et des personnes migrantes, il est essentiel de donner à voir et à entendre des créations d’artistes, notamment issus de générations ayant migrées ou s’étant exilées, qui incarnent, par leur syncrétisme artistique, la richesse de la rencontre et qui permettent également de questionner les stratégies de domination qui poussent au rejet.
Ce projet poursuivra sa route fin 2022 par à un événement culturel pluridisciplinaire au Maroc.
En convoquant les liens intergénérationnels les artistes questionnent autant la famille (relation parents, enfants, petits-enfants…) que la Société par la qualité du dialogue que la jeunesse entretient avec ses ainés et vice-versa. Ils interrogent également l’histoire, avec un grand ou petit h, la confrontation et le dialogue des cultures, le rapport au religieux … plus généralement ce qui rapproche, éloigne ou créé des ruptures dans les relations entre les générations mais aussi ce qui fonde ou altère le rapport à l’autre.
Par ce scrutement des liens intergénérationnels les artistes interrogent aussi la notion de transmission, matérielle et immatérielle. On observe à travers cette exposition qu’il.elles s’emparent autant des objets que des concepts liés aux savoirs, expériences, cultures qui leurs ont été transmis, pour créer de nouvelles esthétiques et propositions éthiques.
En s’appuyant sur ce qui les relie aux générations qui les précèdent et sur les différentes cultures qui les construisent, les artistes présentés travaillent sur les frontières entre nostalgie, traditions, appartenance et modernité. La question du genre est également convoquée au regard de leur héritage et des évolutions sociétales dans lesquelles ils se reconnaissent et s’engagent.
«En sélectionnant les artistes de cette exposition, nous avons cherché ceux qui partagent à la fois un contexte complexe et une réponse artistique nuancée et perspicace à la confrontation avec leur héritage». Henie Westbrook
"Cette exposition a pour but de présenter quelques-unes des recherches récentes d'artistes, sur des sujets de société découlant d'un long et complexe processus de migrations, qui s'enracine aussi bien en France qu'en Israël et partout ailleurs. Les "In-Betweeners" se font l’écho d’espaces indéfinis qui existent entre les générations et remettent en question des sujets tels que la colonisation, les situations de conflit, les stéréotypes et toutes les formes de racisme, tout en valorisant les identités multiples, l'individualisme, les complexités culturelles et le pluralisme moderne". Margalit Berriet
14 artistes travaillant des médiums variés (Installation, peinture, film, photographie…) donnent à voir de plus près la vie sociale, politique et culturelle d’identités en évolution dynamiques, basées sur des relations intergénérationnelle qui embrassent des histoires, des souvenirs, des traditions et des questions contemporaines.
A l'invitation de l'UNESCO et du C.I.P.S.H, Mémoire de l'Avenir a partagé les réflexions et les oeuvres liées à ce projet d'exposition pour la Journée Mondiale de la Logique le 14 janvier 2022 qui s'est déroulé en ligne.
Commissariat de l’exposition
Doron Polak – Directeur de l’Artists Museum de Givatayim, Israel
Henie Westbrook – Commissaire d’exposition indépendante
Margalit Berriet – Présidente-fondatrice de Mémoire de l’Avenir, Artiste chercheuse
Marie-Cécile Berdaguer – Responsable des expositions à Mémoire de l’Avenir